L’édition 2022 de la série de dialogues du Centre International Kofi Annan de Formation au Maintien de la Paix (KAIPTC) avec les parties prenantes s’est terminée à Banjul, en Gambie, par un appel à une plus grande mobilisation des organisations de la société civile (OSC) dans la mise en œuvre du Cadre de prévention des conflits de la CEDEAO (CPCC).
Ce forum a également appelé à la nomination de femmes à des postes de direction dans le secteur de la sécurité afin d’accroître leur participation à la prise de décision et de contribuer à la promotion de la paix et de la sécurité dans la sous-région.
Organisé par le KAIPTC en collaboration avec le Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix (WANEP), l’événement de cette année s’est tenu au Sénégal et en Gambie en mars et avril.
Soutenu par l’Agence allemande de développement (GIZ), cet événement a eu pour thème : “Contribuer à la mise en œuvre du Cadre de prévention des conflits de la CEDEAO : Promouvoir le partenariat avec les organisations de la société civile dans le domaine de la paix et de la sécurité en Afrique de l’Ouest.”
Le SDS s’inscrit dans le cadre du plan stratégique quinquennal du KAIPTC visant à renforcer les collaborations avec les OSC, les groupes de réflexion et le secteur privé afin de faire avancer les dialogues politiques et de renforcer la paix et la sécurité en Afrique.
Cet événement était également conforme à l’objectif stratégique de WANEP de jouer un rôle de facilitateur dans la mise en œuvre du cadre de prévention des conflits de la CEDEAO, ainsi qu’aux exigences inscrites dans le cadre d’un protocole d’accord de cinq ans entre le KAIPTC et WANEP.
Les participants à cet événement d’une journée provenaient en grande partie des OSC d’Afrique de l’Ouest, de la CEDEAO, des partenaires au développement, des pouvoirs publics et des organisations non gouvernementales.
Les participants ont discuté d’un large éventail de questions relatives à la mise en œuvre du CPCC et ont proposé des solutions pratiques pour assurer la participation active de toutes les parties prenantes dans son processus de mise en œuvre.
Les intervenants ont souligné la faiblesse de la coordination et de la mise en réseau des OSC, ainsi que le faible niveau de sensibilisation des citoyens a CPCC. Ils ont également indiqué que l’insuffisance des ressources constituait un défi majeur pour les OSC.
En ce qui concerne la gouvernance dans le secteur de la sécurité, les participants ont noté une méfiance totale entre les services de sécurité et les civils. Ils ont également souligné l’absence d’approche transnationale dans la lutte contre les crimes transfrontaliers.
Les participants ont appelé la CEDEAO à soutenir une mobilisation rigoureuse des ressources au niveau local et international afin de permettre aux OSC de participer activement à la mise en œuvre du CPCC.
Ils ont également appelé à une collaboration sous-régionale efficace sur les activités de police et de communication transfrontalières, ainsi qu’à la sensibilisation des civils au rôle des forces de sécurité.
S’adressant aux participants au nom du Général de division Francis Ofori, Commandant du KAIPTC, la directrice du département de la politique, de la planification, du suivi et de l’évaluation du Centre, Mme Sylvia Horname Noagbesenu, a déclaré qu’il n’existait pas de base de données centralisée des activités des OSC travaillant aux niveaux communautaire, national et régional et soutenant la mise en œuvre du CPCC. Elle a fait remarquer que les efforts pour mettre à profit les forces des acteurs pertinents dans le secteur de la paix et de la sécurité étaient également limités.
Mme Noagbesenu a déclaré que depuis l’adoption du CPCC en 2008, le KAIPTC et WANEP ont beaucoup travaillé dans le cadre de leurs mandats pour faire valoir la paix et la sécurité dans la région.
“Nous avons de manière collective travaillé avec la CEDEAO dans les domaines de la recherche, de la formation, du renforcement des capacités et du soutien politique à la CEDEAO, aux États membres et aux autres partenaires internationaux pour promouvoir la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest”, a-t-elle déclaré.
Le Dr Festus Aubyn, coordinateur régional chargé de la recherche et du renforcement des capacités, lors d’un discours prononcé au nom de Mme Levinia Addae-Mensah, directrice exécutive adjointe de WANEP, a décrit le CPCC comme une “source d’espoir pour le règlement rapide des conflits dans la région ouest-africaine.”
Il a indiqué que WANEP avait, au fil des ans, énormément contribué à la mise en œuvre de cadres normatifs et politiques régionaux et continentaux pour s’attaquer aux causes profondes des conflits et à la multitude de défis sécuritaires auxquels la région est confrontée.
“Nous croyons que la prévention des conflits repose sur une collaboration efficace entre plusieurs parties prenantes. Par conséquent, au-delà de la CEDEAO et de ses États membres, la prévention des conflits est la responsabilité de tous les citoyens, des activistes de la société civile, des universitaires, des médias, des centres de formation d’excellence comme le KAIPTC, et de la communauté internationale”, a-t-il déclaré.
Mme Mme Aseye Nani, conseillère technique du programme GIZ-KAIPTC, représentant le chef de programme du soutien de la GIZ au KAIPTC, M. Hannes Lambrecht, a déclaré que le nombre croissant de coups d’État militaires et de changements anticonstitutionnels en Afrique de l’Ouest depuis 2019 représentait un défi important pour l’ordre démocratique et le développement pacifique de la sous-région.
Elle a déclaré que la GIZ estimait que des engagements mutuellement bénéfiques entre le KAIPTC et les OSC de toute la région produiraient les capacités et la coopération requises pour soutenir les efforts de paix et de sécurité dans le cadre de l’architecture de paix et de sécurité de la CEDEAO.
“La collaboration ayant révélé l’importance de la participation, de la mise en œuvre et de l’évaluation conjointes du changement, il est primordial de développer une culture efficace de consultations et de dialogues interdisciplinaires”, a-t-elle déclaré.
Le KAIPTC a lancé la première édition de sa série de dialogues annuels avec les parties prenantes (SDS) en mars 2021, en vue de constituer une plateforme permettant d’engager ses clients, ses partenaires institutionnels et de développement, les OSC, ainsi que d’autres parties prenantes sur des sujets de préoccupation spécifiques dans le domaine de la paix et de la sécurité.