Des experts soulignent les hauts et les bas de la période postélectorale du Ghana lors d’une série de réflexion du KAIPTC sur la sécurité

Des experts soulignent les hauts et les bas de la période postélectorale du Ghana lors d’une série de réflexion du KAIPTC sur la sécurité

 

Les élections générales de 2016 ont été suivies par des situations inquiétantes qui ont menacé de compromettre et d’occulter les progrès démocratiques réalisés à la sortie des élections de décembre de l’année dernière. Les activités des groupes de sécurité illégaux, en particulier, ont suscité beaucoup d’interrogations et de préoccupations par rapport à la sécurité de la nation et l’efficacité de ses institutions de sécurité.

Des observations faites par le Dr Franklin Oduro, Chef de la recherche et des programmes, et Directeur adjoint de CDD-Ghana et par le Commissaire principal de police Dr. Benjamin Agordzo, Directeur de la Transformation des Services de police du Ghana lors de leurs interventions en qualité de principaux orateurs de la  série de réflexion du kaiptc sur la sécurité, organisée sous le thème: “Réflexions sur les élections de 2016: Examen de l’environnement post électoral au Ghana”.

 

Le Dr Franklin Oduro a examiné la période de transition après les élections de 2016, en se concentrant sur les avantages, les inconvénients et les menaces de l’ensemble du processus. Le Dr Oduro s’est félicité du niveau de leadership et de maturité dont les présidents sortants et entrants ont fait montre en échangeant des messages de félicitations, par leur acceptation du verdict de la Commission électorale (CE), ainsi que des niveaux élevés de la coopération et de tolérance, en dépit des désaccords occasionnels et de la mauvaise communication.

Il a souligné que “l’existence d’une Loi (de Transition) présidentielle, 2012 (loi 845) a offert un cadre de transfert politique du pouvoir d’un président démocratiquement élu à un autre – dans le but de s’assurer que les défis de transition de 2001 et 2009 ne se répètent pas”. Ce à quoi il a fait beaucoup d’éloge

Pour ce qui est des inconvénients, le Directeur adjoint de CDD-Ghana a été totalement consterné face à l’échec du gouvernement et des organismes de maintien de l’ordre à s’attaquer de manière décisive aux groupes de sécurité illégaux affiliés aux partis politiques qui ont pris d’assaut et ont envahi des installations sensibles de l’état telles que le bureau des passeport et les zones portuaires de Tema, assumant avec force les biens de l’Etat et les installations publiques dont des cabines de péage et des lieux d’intérêt public.

Le Dr Franklin Oduro a souhaité que la date du 7 novembre proposée pour les élections soit prise en considération, afin de permettre à l’équipe de transition de travailler efficacement, ce qui permet d’accélérer la passation de pouvoir à une nouvelle administration.

Le Commissaire principal de police Dr Benjamin Agordzo, à son tour, a identifié les principaux défis auxquels la Commission nationale pour la sécurité des élections (NESTF) a été confrontée pendant et après les élections générales de 2016. Le financement, la poursuite des auteurs de violations de la loi électorale et la lutte contre les groupes de sécurité illégaux ont été parmi ses priorités.

Le Commissaire principal de police Dr. Agordzo a révélé que “lors des élections générales de 2016, la NESTF n’a reçu aucun type de financement du gouvernement, à l’exception de la ration fournie au personnel”. Cela, a-t-il dit, a pesé sur la formation du personnel et la fourniture du soutien logistique requis par le groupe de travail.

Il a ajouté que, puisque la CE, en tant que membre de la NESTF, pouvait déterminer dans une large mesure les responsabilités des agences de sécurité, il serait approprié que la CE envisage d’inclure le budget de la NESTF dans le sien en vue de prévenir des ingérences injustifiées à l’égard de la NESTF.

Le Dr Agordzo, Directeur du ‘Transformation Programme Office’, au quartier général de la police, a notamment appelé les organisations de la société civile à entreprendre l’actualisation de l’article de la loi qui empêche la police de poursuivre les auteurs de violations de la loi électorale sans le consentement du procureur général (1992 PNDCL 284). “Cela contribuerait largement à empêcher des délits électoraux de la part des politiciens”, a-t-il déclaré.

Parlant de la violence post-électorale, le Dr Agordzo a qualifié de honteux, l’agression des opposants politiques et des personnes nommées par le nouveau gouvernement, la saisie de biens publics tels que les chutes d’eau, l’infrastructure de sécurité nationale, entre autres.

Il a déclaré que, bien que le Communiqué Ada qui interdit à tous partis politiques de s’associer à des activités de sécurité illégales ait été signé par tous les partis, il était évident que ce processus n’était qu’un spectacle de la part des dirigeants politiques, car ces groupes illégaux continuent d’agir avec tout le soutien de leur Partis politiques respectifs.

“Un autre aveu que je considère est que l’arrestation et les poursuites seules ne sont pas la solution … pour moi, la solution à moyen et à long terme consiste à responsabiliser les policiers pour travailler d’une manière professionnelle”, a-t-il déclaré.

Dans ses observations finales, le Commissaire principal de police Dr Benjamin Agordzo a fait une forte recommandation pour obtenir l’approbation au Parlement que l’Inspecteur général de la police soit accordé le pouvoir de garde a vu, ce qui, d’après lui, rendrait la police loyale envers la population, plutôt qu’envers certains gouvernements.

La série de réflexion sur la sécurité a également été honorée par le Général de brigade Emmanuel Kotia, Commandant adjoint du KAIPTC, et le Dr Emmanuel Kwesi Aning, Directeur de la FAAR et président pour l’occasion.